GEORGE DANDIN OU LE MARI CONFONDU
Texte Molière
Mise en scène Jean-Pierre VINCENT
Assisté de Léa CHANCEAULME
Dramaturgie Bernard CHARTREUX
Scénographie Jean-Paul CHAMBAS Assisté de Carole METZNER
Costumes Patrice CAUCHETIER Assisté de Anne Autran Musique originale Gabriel DURIF d’après des extraits du « Grand Divertissement royal de Versailles » (Molière-Lully) Lumière/vidéo Benjamin NESME Son Benjamin FURBACCO Maquillage Suzanne PISTEUR Régie générale Xavier LIBOIS Réalisation costumes Atelier Caraco Construction décor et accessoires Les ateliers du Préau avec Cyrille FLORCHINGER et Clémentine PIGNAL Remerciements aux Ateliers de La Comédie de Caen CDN de Normandie
Avec par ordre d’entrée en scène
Vincent GARANGER (George Dandin)
Etienne BEYDON (Colin)
Anthony POUPARD (Lubin)
Elizabeth MAZEV (Mme de Sotenville)
Alain RIMOUX (Mr de Sottenville)
Olivia CHATAIN (Angélique)
Aurélie EDELINE (Claudine)
Matthias HEJNAR (Clitandre)
Durée du spectacle : 1 heure 50 sans entracte – A partir de 13 ans
Production 2019 Studio Libre, Compagnie A L’Envi. La compagnie À L’Envi est conventionnée par le Ministère de la culture. Spectacle créé au Préau Centre Dramatique National de Normandie – Vire le 6 février 2018
Production de création Studio Libre, Le Préau Centre Dramatique National de Normandie – Vire, Théâtre Dijon Bourgogne – CDN avec la participation du Jeune Théâtre National
Voir les dates de tournée
Septembre 2019
Perpignan L’Archipel Scène nationale
les 26 et 27 septembre
Octobre 2019
Saint Louis La Coupole
les 3 et 4 octobre
Nice TNN CDN
du 9 au 12 octobre
Mougins Scène 55
le 15 octobre
Herblay Théâtre Roger Barat
le 18 octobre
Novembre 2019
Istres Théâtre de l’Olivier
le 5 novembre
Toulon Théâtre-Liberté Scène nationale
les 8 et 9 novembre
Dieppe DSN Scène nationale
les 13 et 14 novembre
Châtenay-Malabry La Piscine
du 20 au 22 novembre
La Rochelle La Coursive Scène nationale
les 26 et 27 novembre
Décembre 2019
Ales Le Cratère Scène nationale
les 3 et 4 décembre
Bordeaux TnBA CDN
du 10 au 14 décembre
Namur Théâtre de Namur
du 17 au 21 décembre
Février 2018
VIRE | Le Préau Centre Dramatique National de Normandie | du 6 au 9 février 2018
TOULOUSE | Théâtre Sorano | du 13 au 16 février
ÉVREUX | Le Tangram SN Evreux Louviers | 20 et 21 février
DOLE | Les Scènes du Jura scène nationale | 27 et 28 février
Mars 2018
GRENOBLE | MC2 scène nationale | du 6 au 10 mars
LYON | Les Célestins | du 13 au 24 mars
SÈTE | scène nationale de Sète et du Bassin de Thau | 29 et 30 mars
Avril 2018
NARBONNE | Le théâtre scène nationale Grand Narbonne | 4 et 5 avril
MARSEILLE | Théâtre du Gymnase | du 10 au 14 avril
CAEN | Comédie CDN | du 17 au 19 avril
Mai 2018
DIJON | Théâtre Dijon Bourgogne CDN | du 24 avril au 5 mai
BESANÇON | CDN de Besançon-Franche-Comté | 23 et 24 mai
DUNKERQUE | Le bateau feu scène nationale | 29 et 30 mai
Septembre/Octobre 2018
BOBIGNY | MC93 Maison de la culture de Seine-Saint-Denis scène nationale | du 26 septembre au 7 octobre
CHALON-SUR-SAÔNE | Espace des Arts scène nationale| du 10 au 12 octobre
BEAUVAIS | Théâtre du Beauvaisis scène nationale de l’Oise en préfiguration | 17 et 18 octobre
Novembre 2018
BELFORT | Le Granit scène nationale | 6 et 7 novembre
Vous l’avez voulu, vous l’avez voulu, George Dandin, vous l’avez VOULU.
UN SCÉNARIO POUR COMMENCER
Imaginons un paysan débrouillard, et mieux que cela, car le génie des affaires peut se nicher partout et la fortune commencer avec rien. Il a gratté et gratté, dans les céréales, ou le beurre, ou la bidoche – veaux, vaches, cochons, poulets. Il a entourloupé beaucoup de naïfs. Il a gagné beaucoup d’argent. Il a racheté des terres et agrandi ses domaines, gagné toujours plus d’argent. Il a fait le voyage de Paris et poussé jusqu’à Versailles où il a tout visité. Revenu ébloui, il se fait construire un Versailles modèle réduit, en pleine campagne, une petite Cour d’Honneur, histoire d’épater les nobliaux du coin qui l’ont toujours mis de côté.
Il s’est aussi payé les vêtements à la mode et se promène en marquis dernier cri : sa perruque est blonde, mais sa moustache est restée noire, il ne se rase qu’une fois par semaine, et sous ses parures, il a gardé son vieux tricot de corps, sa mascotte.
Bien sûr, il a fallu aussi s’acheter une femme et un nom. Les nobliaux les plus proches, famille appauvrie depuis longtemps, portant haut mais sentant la poussière et l’eau bénite, avaient une fille, jolie et bien élevée, comme au couvent. Ils possédaient assez de terres pour négocier un viager confortable contre un mariage humiliant : ainsi se tenaient-ils par la barbichette, pour la vie…
Le gars Dandin est devenu Monsieur De la Dandinière, noblesse illusoire, mais perçue comme un danger à l’époque par les soi-disant propriétaires de la France. Déjà.
Le couple Dandin s’est installé dans la nouvelle maison avant même la fin des travaux : on est encore dans les enduits ; il reste un petit tas de fumier dans un coin ; le puits central a été comblé, seulement recouvert d’un petit plancher de bois.
La vie du couple n’est pas joyeuse. La jeune femme ne supporte pas les manières brusques du mari qui l’a achetée. Et ce, d’autant plus qu’il a pris de mauvaises habitudes côté boisson : il est brutal et sent le cabaret. En tout cas, le mariage récent n’a pas encore été consommé… Comme elle le prend de haut – noblesse oblige – il devient violent. La nuit, on entend des cris au loin. C’est pourquoi tous les jours, les beaux-parents, par hasard, passent aux nouvelles.
C’est là que commence notre histoire en forme de théâtre : la descente aux Enfers de celui qui s’était cru parvenu (sic) au Ciel. Ne la racontons pas ici dans le détail : elle est assez simple et droite, en apparence du moins. Trois actes, trois tentatives pour rester le maître à bord, trois échecs, trois humiliations : le réel qu’on voulait fuir revient au galop. Le pire étant que le bonhomme sait pratiquement tout dès le départ, il le dit et le répète : inépuisable lutteur d’un combat perdu d’avance.
Il sera «confondu», c’est à dire «convaincu d’une erreur (ou d’une faute)». Il y a bien dans chaque acte une forme de procès, que lui-même cherche à intenter, et qui se retourne contre lui, avec châtiment à la clé. L’aristocratie, même morte, est épargnée. «L’impunité n’y est point punie», écrivait Ramon Fernandez. Mais «confondu» signifie aussi «troublé, agité, éperdu». Comme dans d’autres scénarios de Molière, il y a un «devenir fou» du personnage central : c’est la tragicomédie de George Dandin De la Dandinière. Mais qui sait ? Attendons la fin, la vraie fin, tragi-comique…